Les joies du camping !
Deuxième partie du voyage et au rythme où j’écris, je ne suis pas encore au bout … (le début c’est ici)
Je ne sais pas si vous avez des souvenirs de camping mais moi, d’une fois sur l’autre j’oublie à quel point on se lève un peu « bancal » après une nuit sur un tapis de sol saucissonnée dans un duvet sarcophage. Contre toute attente, j’aime ce moment où au petit jour, on fait glisser la première fermeture éclair pour ouvrir la moustiquaire puis la seconde pour s’extirper de la tente à quatre pattes avant de prendre un immense bol d’air ! Il s’agit ensuite d’enfiler ses chaussures humides et se dire que ça y est, la journée va commencer. Je suis l’extra terrestre de la famille mais j’ai toujours adoré ce moment !
En voyage à vélo on mange comment ?
Chacun son truc ! Monsieur est davantage sucre et gourmandises (brioche, croissants …) et Madame a besoin de sucres lents (céréales, lait végétaux, fruits secs et frais) et l’inévitable café. Même soluble, un café chaud au petit matin c’est le meilleur café du monde !!

Itinérance à vélo ne doit pas rimer avec pénitence alors on s’offre un restaurant par jour. Nous sommes au pays des crêpes (ou des galettes) et la crêperie La Frégate au Faou … la meilleure de la Bretagne parait-il !
La Bretagne à vélo, est-ce difficile ?
Histoire de s’échauffer, on refait un petit tour du village du Faou et hop, direction Châteaulin. A peine quelques kilomètres de chauffe et nous voilà au pied d’une montée presque en ligne droite de 2 bons kilomètres ! Chargés comme nous le sommes, c’est avec soulagement que nous atteignons le « sommet ».
Je ne peux pas m’empêcher de comparer avec les cols de nos Pyrénées. Ils sont difficiles et longs mais les lacets t’offrent en général des pauses. Psychologiquement c’est plus facile. Ici, deux kilomètres de montée bien raide, vélo chargé, c’est sportif … mais ça ne m’enlève pas le sourire !!
Quand tu arrives au sommet à bout de souffle et que la vue te coupe le peu qui te reste !
C’est carrément beau ces champs à perte de vue et au loin l’océan et la presqu’île de Crozon. Nous prenons le temps d’en profiter un peu et de grimper sur les balles de paille (enfin, perso j’ai jamais réussi 😉 ).
Un agriculteur s’arrête gentiment et nous explique ne nous sommes à une altitude de 150 mètres. Pour nous qui venons des montagnes cela nous fait sourire mais en y réfléchissant un peu, cela fait quand même un sacré pourcentage de pente.
En quelques minutes, le vent se lève et le ciel s’obscurcit à une vitesse incroyable. Nous repartons dare-dare et entamons la descente (chouette) vers Pont-de-Buis. Nous avons tout juste le temps de nous abriter sous le porche de la petite église du village avant que les éléments ne se déchaînent et ici, ça ne rigole pas !
La Bretagne ou les 4 saisons en une seule journée !
Il est l’heure de sortir les équipements de pluie ! La lutte est rude. Le vent se mêle à la pluie nous reprenons assez vite la route pour atteindre le sommet de la commune. Sommet : je pèse le mot, je ne pensais même pas qu’on pouvait pédaler à 4-5 km/heures mais je sais maintenant que c’est possible.

Parée de jaune pour la pluie et en zigzagant pour ne pas mettre pied à terre !
Je vide régulièrement l’eau qui s’accumule dans mon poncho jaune mais il faut bien davantage pour entamer notre moral et ce d’autant plus que quand nous atteignons la chapelle Saint Sebastien du Faouët perchée sur une colline et noyée dans un écrin de verdure, le soleil revient comme par magie.
Le canal de Brest à Nantes en vélo, première écluse !
Un vieux monsieur nous souhaite « bonne fortune vers le soleil» … quelle jolie expression ! Il semble que son vœu (et le notre) soit exaucé car effectivement le ciel s’éclaircit mais le vent ne faiblit pas, bien au contraire. Tantôt il nous pousse mais il nous freine aussi et nous expérimentons la descente sans freiner, on a l’impression de surfer sur la route, c’est incroyable et c’est tout étourdis que nous atteignons Port-Launay et notre première écluse sur l’Aulne … et qui dit fleuve dit plat, cela en est terminé du relief (enfin, c’est ce que nous croyons à cet instant).

Port-Launay
Que voir à Chateaulin ?
La petite ville respire le calme et quiétude. Le chemin de halage qui borde le canal est sécurisé et facile, l’itinéraire de balade à vélo idéal le dimanche !
La ville est surnommée la ville bleue et effectivement, l’Aulne étire son ruban bleu sur six écluses et c’est le lieu idéal pour la pause déjeuner. Nous croisons de nouveau le vieux monsieur … et le soleil !
Le vent nous a séchés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire mais le diable nous prend de face et régulièrement nous tombons de 19 à 12km/h.
A vélo le long des méandres de l’Aulne, de Châteaulin à Châteauneuf-du-Faou
Eole est facétieux. Malgré les méandres du fleuve il ne nous pousse jamais ! Les kilomètres filent, les averses se succèdent, de l’avantage du vent nous séchons entre chacune. Nous discutons avec des voyageurs à vélo, nous nous abritons de temps en temps sous les arbres puis nous repartons. Le revêtement colle aux pneus, nous sommes trempés et sales mais il fait très doux. La semaine qui précédait notre voyage c’était la canicule et à tout prendre, je crois que je préfère la pluie !

Les bornes kilométriques en pierre qui jonchent le parcours.
Vers 17 heures, le vent souffle tellement fort que les berges sont encombrées de branches voire d’arbres fraîchement tombés, nous jugeons plus raisonnable de nous mettre en quête d’un abri sûr pour cette nuit et nous trouvons une chambre d’hôte à Châteauneuf-du-Faou. Sans vous mentir, c’est la maison la plus haute du village, une montée vertigineuse de 2 bons kilomètres pour atteindre le quartier des « quatre vents » si bien nommé et c’est trempés que nous arrivons chez une adorable petite mamie qui nous accueille avec une bouteille de cidre. C’est à pied que nous redescendrons le soir au village manger notre première galette et le cidre qui va bien ! Aujourd’hui, en breton nous savons dire pluie (Glav) et « à la votre » (Yec’hed mat) !!
… à suivre !
13 Comments
Dan6474
22 octobre 2019 at 13 h 25 minVous êtes épatants!
Laurence
24 octobre 2019 at 16 h 18 minN’est ce pas 😉 !!
matchingpoints
22 octobre 2019 at 16 h 47 minQuelle belle manière de découvrir le pays (nous disons cela bien confortablement installées dans nos canapés…)
Bravo pour ce courage, mais vous pouvez être fière de voyager de manière écologique, pratiquer le slow travel et
… de faire partie des gilets jaunes 😉
Laurence
24 octobre 2019 at 16 h 21 minAh les gilets jaunes … tellement pratiques pour être vus … et entendus 😉 !!
Ceci dit, je vous confirme que l’on découvre le pays différemment à vélo. On passe sans doute à côté de certains sites mais en accède à des endroits totalement privilégiés et hors du temps, cela a été particulièrement valable en Vendée ce que je vous raconte très vite !
Koalisa
23 octobre 2019 at 11 h 25 minCa me fait tout drôle de te voir dans ces paysages si familiers ! Il aurait fallu pousser jusqu’à la presqu’île de Crozon… Mais quel courage d’avaler tous ces kilomètres, je suis admirative…
Laurence
24 octobre 2019 at 17 h 03 minOn n’a pas pu tout faire. D’une part car certains endroits sont difficilement accessibles en vélo ou alors par des voies partagées et on n’aime pas trop ça et ensuite car le timing était quand même bien serré. On reviendra en van !
Bon, comme tu connais bien le coin, tu sais que je n’exagère pas en ce qui concerne le dénivelé, ça nous a quand même sacrément surpris ! Tu habites dans quel coin ?
Christine
24 octobre 2019 at 21 h 57 minVous êtes des héros ! Pluie, vent, dénivelé, avec des vélos bien chargés … Faut le faire . Ceci dit, c’est vrai que cette manière de voyager doit permettre de belles rencontres et l’effort donner encore plus de saveur à cette belle expérience.
Laurence
4 novembre 2019 at 13 h 46 minJe resigne de suite mais j’aime bien aussi partir avec Elvis alors l’année prochaine, pas de voyage en vélo au programme ! je t’embrasse.
Yuko
25 octobre 2019 at 9 h 40 minJe suis très impressionnée ! Vraiment mais quels beaux souvenirs vous avez du récolter au fil de vos pérégrinations ! Bravo et vive le vélo 😉
Bisous Laurence ^^
PS : j’ai moi aussi craqué pour le vélo électrique ^^
Laurence
4 novembre 2019 at 13 h 48 minOui, ce sont des souvenirs merveilleux et je prends un immense plaisir à les partager ici !
PS : alors, tu es contente de ce vélo ? J’ai passé les 5000 km avec le mien qui ne fait que le vélotaf car pour le voyage, c’était du 100% manuel (ou pied 😉 ) bien sûr !
Bises Yuko, je file lire tes nouveaux billets
Une Porte Sur Deux Continents
27 octobre 2019 at 15 h 10 minC’est merveilleux ! Quelle expérience exaltante ! J’aimerais en être capable ou du moins me motiver pour le faire. Bon dimanche ♥
Laurence
4 novembre 2019 at 13 h 49 minC’est dans la tête. Un état d’esprit et j’adore ça, je n’ai que des regrets, ceux de ne pas l’avoir fait plus tôt … mais avec des si ..
Bises et belle semaine.
De Brest à Hendaye (ou presque) à vélo #3 - Instantanés Futiles
19 août 2020 at 14 h 53 min[…] bilan de ces premiers jours Etape 1 : Brest – Le Faou(52 km) Etape 2 : Le Faou – Chateauneuf du Faou (72 km) Etape 3 : Chateauneuf du Faou – Glomel (60 km) […]