Les choses humaines ou une histoire de violences multiples
Jean et Claire Farel forment un couple de pouvoir étincelant. Il est un journaliste politique célèbre, genre vieux-beau incontournable et indéboulonnable. Elle a 27 ans de moins et est essayiste, connue pour ses engagements féministes. Alexandre, leur fils parfait, polytechnicien étudiant dans une prestigieuse université californienne dérape un soir de fête et est accusé de viol. C’est le début de la chute des Farel et cela va aller de mal en pis avec l’emballement de la machine médiatico-judiciaire.
Une histoire de violence sociale et médiatique et de luttes de pouvoir, des classes, des sexes ou des religions. Comme toujours avec Karine Tuil, dès la première page on sait qu’on va tourner les suivantes à un rythme vertigineux, comme on avale les épisodes d’une série.
La première partie du roman reste un peu laborieuse et terriblement parisienne. C’est une collection de personnages archétypaux et un inventaire des faits d’actualité de ces dernières années. De l’attentat envers une école juive à Toulouse en 2010 au mouvement #MeToo et à l’affaire Weinstein en passant par les agressions sexuelles commises à Cologne lors du nouvel an 2016, Karine Tuil aime surfer sur l’air du temps mais là, c’est trop et cela vire à l‘opportunisme.
La seconde partie, construite sur les plaidoiries des avocats est beaucoup plus intelligente. Le pouvoir des médias, l’omniprésence des réseaux sociaux qui jugent sans autre forme de procès, la position des femmes dans un procès de violou bien encore la notion de consentement, tout cela sonne bien plus juste mais seule la fin, la toute fin réserve une vraie surprise.
Beaucoup de thèmes sont abordés ici et Karine Tuil excelle à nous parler de communautarisme mais là, elle nous perd avec ces sujets multiples et finalement ce livre est un peu dans l’air du temps … creux et superficiel. Je crois que ce livre est de ceux trop attendus et la déception est parfois à la hauteur de l’attente !
8 Comments
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19 septembre 2019 at 15 h 18 minMerci pour cet avis sincère ! Souvent les livres sont trop parisiens, ou alors nous sommes trop provinciales !
Laurence
23 septembre 2019 at 13 h 18 minAh mais c’est tellement vrai ça !
Votre commentaire m’amuse d’autant plus que samedi, j’ai rencontré une auteure qui a fait un roman sur les éco-bobos parisiens (propriété privée, j’an reparle très vite), j’ai adoré et je lui ai dit que c’était bon pour une fois de se moquer des parisiens qui nous trouvent toujours très provinciaux ! Bon, comme elle est parisienne, je ne suis pas sûre qu’elle ait beaucoup apprécié 😉 !
yuko
23 septembre 2019 at 20 h 13 minJ’ai eu beaucoup de mal Ave L’invention de nos vies de cette auteure… Du coup, je passe pour celui-ci… Bisous à toi Laurence !
Laurence
24 septembre 2019 at 15 h 57 minJe ne sais pas trop quoi te dire. Ce livre est encensé par les critiques et à mon avis nettement moins abouti que l’invention de nos vies ou même l’insouciance … mon avis n’est que subjectif ! Bisous Yuko !
yuko
23 septembre 2019 at 20 h 14 min* avec (désolée)
chiffonsandco
30 septembre 2019 at 19 h 42 minalors, ce sera sans moi !
Laurence
2 octobre 2019 at 21 h 12 minD’un autre côté, toi qui aime les séries …
La décision (Karine Tuil) - Instantanés Futiles
8 février 2022 at 19 h 43 min[…] l’actualité inspire beaucoup Karine Tuil. Après l’affaire #metoo dans « Les choses humaines », l’auteure s’empare ici d’un sujet brûlant et terriblement actuel : le terrorisme et la […]