Ce livre était dans ma PAL depuis quelques mois et c’est l’actualité qui m’a décidé à le lire.
Depuis le Moscou de la toute fin du XXème siècle, Owen Matthews raconte l’évolution de la Russie au travers des vies de son grand père et de son père.
L’histoire commence donc en 1937, dans l’URSS de Staline. Boris Bibikov (le grand père maternel de l’auteur) est du jour au lendemain déclaré ennemi de la révolution et victime des purges, entraînant dans sa chute ses deux filles, Lenina et Ludmila, et leur mère.
On suit ensuite le destin de Ludmila (mère de l’auteur), qui a survécu à l’enfer des orphelinats et de la seconde guerre mondiale pour devenir une brillante étudiante, dans la tourmente de la guerre froide. Son combat pour rejoindre celui qui deviendra son mari, Mervyn, anglais russophile, est retracé au travers de 6 ans de correspondance.
Cette saga balaye donc 70 ans de régimes politiques russes et s’achève dans les années 2000, années où le capitalisme bling-bling a eu raison du communisme.
J’ai trouvé ce livre fort et passionnant (sans doute en partie en raison de ma passion pour ce pays). C’est un témoignage bouleversant sur l’histoire politique et sociale soviétique qui se lit comme un roman (d’aventure, d’amour et d’espionnage) ; l’évocation de la Russie y est magnifique. Inutile de vous préciser que le quotidien des russes a souvent été tragique et j’ai pleuré sur certains passages, submergée par une émotion très forte.
Je vous livre deux courts extraits qui ont trouvé en moi une résonnance toute particulière en souvenir de mes voyages à Moscou et Saint-Pétersbourg.
L’auteur parle de l’impression étrange que lui laisse Moscou, « celle d’être plongé dans un étrange labyrinthe d’époques contradictoires. Car la capitale russe a ceci de particulier que le passé peut y ressurgir à tout moment, par petites touches pittoresques ; on y croise des soldats en bottes et culottes de cheval, des babouchkas, des mendiants hirsutes et dépenaillés, tout droit sortis d’un roman de Dostoïevski. On y vend de la viande en bas des camions remplis de carcasses de bœuf découpées par un moujik armé d’une hache ensanglantée ».
Et me voilà en quelques lignes transportées à Moscou ou j’ai pu juger du grand écart entre le Bolchoï et les marchés populaires.
J’ai aussi été frappée par la description de l’aéroport , « terminal plongé dans une semi-obscurité … odeur de moisi, de détergent soviétique et d’air surchauffé » car je vous assure que je me souviens comme si c’était hier de cette descente d’avion à Moscou, un mélange de crainte et d’excitation, voire de sur-excitation, tellement j’avais rêvé de ce voyage.
Bref, j’ai adoré (et dévoré) ce livre qui a hanté pas mal de mes nuits et j’ai une envie terrible de retourner en Russie … projet qui chemine dans ma tête …
21 Comments
anyuka
17 mars 2014 at 17 h 49 minLa Russie, comme j’aimerai pouvoir la découvrir (j’ai des origines slaves)… en tout cas à défaut de pouvoir y voyager tu m’as donné envie de lire ce livre qui m’a tout l’air poignant !
Polina
18 mars 2014 at 11 h 32 minJe n’ai pas lu le livre, mais je peux t’en raconter des histoires sur la Russie 🙂 !
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 53 minOui, je me soute, surtout que pour moi, tu es Polina et non Pauline !!!
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 49 minC’est ça, poignant, tu as raison !
Matching Points
17 mars 2014 at 19 h 02 minPour notre part, nous avions découvert la Russie de l’après-guerre grâce à Andrei Makhine : « Le testament français » bien sûr, mais aussi d’autres romans moins connus comme « Au temps du fleuve Amour » et « La fille d’un héros de l’union soviétique » ; un de ses derniers livres « La vie d’un homme inconnu » est tellement démoralisant que nous avons un peu abandonné cet auteur. L’histoire de ce pays qui a connu de tels bouleversements en un siècle est propice aux sagas. Nous prenons note.
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 51 minJ’ai lu plusieurs livres d’Andreï Makhine, son dernier « Une femme aimée » est dans ma PAL mais bon, je vais un peu changer d’univers avant de m’y attaquer !
Sylvie, Enfin moi
17 mars 2014 at 21 h 32 minUn livre qui doit bien éclairer cette période
Bisous
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 52 minSans doute, mais je m’interroge toujours sur le parti-pris des auteurs. C’est comme l’actualité en Ukraine, j’ai beaucoup de mal à me faire une idée, nous sommes informés par bribes et ça m’agace. Bises.
Le Journal de Chrys
17 mars 2014 at 21 h 39 minTon billet éveille ma curiosité! Je note le titre.
Belle soirée à toi
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 52 minAh, touché alors !!!
Isa
18 mars 2014 at 2 h 45 minJe note, je suis sûre que ce bouquin va me plaire !
Laurence
19 mars 2014 at 17 h 53 minà suivre alors ?
Arwen
18 mars 2014 at 19 h 51 minC’est une destination qui ne m’a jamais tentée ….
Laurence
20 mars 2014 at 10 h 27 minC’est vrai, je crois que tu me l’avais déjà dit. Moi, c’est un pays qui me fascine depuis que je suis toute petite.
Ta soeur
19 mars 2014 at 15 h 38 minA coup sûr un livre qui me plaira beaucoup ! Oserai-je dire encore un … ?
Allez, sur la wish-list / PAL de l’été !!
Bisous !
Laurence
20 mars 2014 at 10 h 28 minPromis, je préparerai un package ! Bisous
Black SAPES
19 mars 2014 at 19 h 38 minJe n’aime pas beaucoup ce genre de roman, mais ton article est très intéressant, je serai presque tentée !!!
Laurence
20 mars 2014 at 10 h 28 minMerci !!!
Le Journal de Chrys
25 mars 2014 at 21 h 40 minDu coup, je l’ai commandé!!!
;-))))
Laurence
27 mars 2014 at 18 h 26 minAh, il me tarde que tu l’ai lu pour connaître ton avis !
yuko
29 mars 2014 at 0 h 08 minA défaut de pouvoir visiter la Russie, je note le livre 🙂 merci de ton avis ^^