Que dire sur ce roman qui n’ai déjà été dit et écrit ? A la question « mais il est-vraiment bien ? » la réponse ne peut-être que oui.
« Vieillir, c’est apprendre à perdre ». Michka est une vieille dame gracieuse et délicieuse qui commence à ne plus avoir toute sa tête. Elle souffre d’aphasie, elle n’y peut rien, les mots se bousculent dans sa tête et s’intercalent les uns les autres quand ils ne disparaissent pas comme toutes les choses qu’elle perd.
Du coup, Michka ne peut plus et ne veut plus rester seule, elle rejoint les petits vieux de la maison de retraite, ceux qui sont sur des fauteuils croulants et vont devenir ses coquins. Marie, qui connait Michka depuis son enfance et Jérôme, l’orthophoniste de l’EHPAD, sont de ceux qui se soucient de Michka, l’écoutent, la respectent, l’aiment et lui apportent un peu de bonheur.
Il y a une infinie bonté dans ce livre, beaucoup de tendresse et gentillesse (c’est limite mielleux mais on mettra cela sur le compte de la subtilité) et ça fait du bien, tout simplement. On pourrait trouver le propos léger, le sujet rebattu mais Delphine de Vigan nous embarque en parallèle dans une toute autre histoire, non moins tragique d’ailleurs, et on sourit, on pleure un peu aussi.
Delphine de Vigan aborde avec légèreté et pudeur son thème de prédilection : les relations humaines, les dettes morales et les problématiques sociales qui vont de pair.
Nous devrions tous reconnaitre en Michka, une grand-mère, une grand-tante ou tout simplement quelqu’un que l’on a aimé et forcément on sera ému malgré la légèreté des dialogues. Je m’interroge encore sur la pertinence de le faire lire à ma maman ; c’est triste d’arriver au bout du chemin et de « perdre », qu’il s’agisse d’autonomie, d’indépendance, des mots, des espoirs ou bien encore de la dignité.
Bon, certes le livre surfe un peu trop à mon goût sur la vague des bons sentiments, il est court, simple, efficace … et facile (comme Les loyautés) mais cela ne fait pas de mal et il est bon de rappeler que dire merci ne coûte rien et que la bienveillance devrait être naturellement en chacun de nous alors aussi facile soit-il, prenons donc « Les gratitudes » comme une jolie leçon de vie !
6 Comments
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8 avril 2019 at 9 h 26 minSi la phrase « dire merci ne coûte rien » peut résumer un peu ce livre, alors il vaut être lu ! Cette bienveillance manque beaucoup en ce moment, envers les personnes âgées, mais aussi en règle général.
Bonne journée
Laurence
11 avril 2019 at 10 h 02 minC’est tout à fait ça alors c’est vrai qu’on enfonce beaucoup de portes ouvertes mais quand on voit le monde dans lequel on vit, je crois que ce n’est pas inutile ! Alors MERCI à vous deux d’être toujours là avec vos commentaires ! Bonne journée !
Sophie bazar
8 avril 2019 at 9 h 38 minJe l’ai trouvé trop court mais il m’a vraiment marquée (bien davantage que Les Loyautés) , je le trouve « nécessaire »… on a tellement besoin de bienveillance en ce moment ! Belle semaine à toi !
Laurence
11 avril 2019 at 10 h 06 minJe te rejoins sur le fait qu’il y a bien plus d’empathie dans « Les gratitudes » que dans Les loyautés. J’ai vraiment été émue par ce livre, par le sujet mais Delphine de Vigan nous a habitué à des livres un peu plus consistants … je crois que j’en aurai voulu davantage !! Belle journée !
laurence Caillau-Larrieu
12 avril 2019 at 13 h 00 minLaurence, je suis peut-être la seule mais dans mes quotidiens je n’ai rien lu sur « Les gratitudes », je vais donc recevoir ton prêt avec plaisir car même si cela peut parfois paraître sirupeux un bon Delphine De Vigan cela fait du bien par où ça passe !
Bises
Laurence
Laurence
14 avril 2019 at 19 h 31 minIl est déjà prêt pour mercredi 😉 !! Si tu n’as rien lu ni entendu sur ce livre, ta lecture n’en sera que meilleure ! Bises et hâte que tu l’ai lu pour en discuter.