PATRIA, le grand roman du pays basque.
Je ne sais pas si c’est un phénomène littéraire mais c’était assurément le coup de cœur de l’été de mes libraires et un excellent conseil de lecture. J’ai mis un peu de temps à le lire, non par manque d’intérêt mais par manque de temps (préparer un voyage et surtout un road trip, c’est incroyablement chronophage !!).
Ce récit est captivant du début à la fin. Ici, on cause ETA (et quiconque a plus de 50 ans et habite le 64, département frontalier avec le pays basque espagnol se souvient des tourments de cette période sombre) et des blessures du terrorisme à travers l’histoire, on cause famille et surtout on parle Euskera.
Miren et Bittori sont originaires du même village de la région du Guipuscoa, un des fiefs des indépendantistes basques. Inséparables, elles ont grandi ensemble et se sont mariées la même année (en 1963). Elles ont eu des enfants qui sont à leur tour devenus amis mais dans les années 80, l’organisation indépendantiste va déchirer cette belle amitié.
Les chapitres sont courts, alternance d’époques (des années 1960 à 2011, date à laquelle l’ETA annonce officiellement la fin de son action armée) et de narrateur. Le passé éclaire ainsi le présent et le point de vue de chacune des familles est exposé sans aucun jugement. L’idéologie basque y est abordée sans complaisance. Le séparatisme s’infiltre partout : au comptoir du bar du village, chez le boucher … et même à l’église, soumettant l’ensemble de la population à la terreur.
Une immersion fascinante parmi les indépendantistes Basques
J’ai revisité avec beaucoup d’intérêt ces années si proches où nous hésitions à aller à San Sebastian mais le faisions quand même, pensant que notre plaque d’immatriculation estampillée 64 nous protégerait des attentats .
L’auteur, Fernando Aramburu, privilégie la dimension humaine du conflit. Tous les personnages de chacune des deux familles sont traités avec le même intérêt, ce qui les rend tous également attachants. Ici, rien n’est caricatural. Pour exemple, jeune, Joxe Mari est pétri d’idéaux qui au fil des années évolueront vers l’amertume … mais je ne vous en dit pas davantage, ce magistral portait du pays basque de la fin du XX ème siècle est passionnant, monte en puissance au fil des chapitre et mérite de se laisser découvrir au fil des pages.
6 Comments
Koalisa
24 septembre 2018 at 15 h 25 minUn livre qui a l’air intéressant, je me souviens des actions de l’ETA…
Laurence
25 septembre 2018 at 21 h 30 minCe livre est passionnant … je te le conseille !
Matching Points
25 septembre 2018 at 15 h 27 minNous avons eu l’occasion d’aller au pays basque espagnol, à Pampelune pour la San Fermin. L’ambiance était à la fête mais de nombreuses affiches rappelaient les noms des activistes de l’ETA emprisonnés à cette époque-là. Une région de tous les excès mais nous y avons passé de bons moments. Livre à lire pour la nostalgie….
Laurence
25 septembre 2018 at 21 h 32 minAh oui, il y avait des bars au fond de Pampelune avec les photos des prisonniers politiques … on se perdait parfois dans ses ruelles sombres ou au fin fond du pays basque … mais beaucoup se sont cachés en Béarn ! Ce livre est intéressant par sa vision du séparatisme … à lire !!
Dan6474
9 octobre 2018 at 8 h 07 minJ’ai été captivée par ce livre. Merci à notre libraire et ses conseils avisés !
Laurence
12 octobre 2018 at 14 h 36 minOn a de la chance quand même … je fais rarement mauvaise pioche côté livre (No comment pour le reste hein 😉 ). Bisous ma Danièle